Lleldorellin

Il y a environ deux siècles, un important vaisseau Nobérien transportant de dangereux criminels fut attaqué par des pillards bugsériens et, bien qu'ayant réussi à leur échapper, il fut sérieusement endommagé et s'écrasa sur une planète inconnue au climat polaire. Les prisonniers survivants se révoltèrent et massacrérent leurs gardiens, seuls quelques uns, qui se joingnirent à eux, furent épargnés.

La troupe de deux ou trois cent hommes et femmes ainsi formée partit explorer la planète et découvrit une peuplade moyennement avancée technologiquement. Grâce à la technologie supérieure qu'ils possédaient, notamment dans l'armement, ils acquirent rapidement une grande notoriété sur ces peuple, et finalement, ralliant de plus en plus d'hommes à eux, ils devinrent de puissants chefs de ce peuple, puis finirent par conquérir et unifier toute la planète, fondant un gouvernement oligarchique qui régnait sans partage. Ils baptisèrent alors ce monde H'Rienala, ce qui signifie "Nouvelle chance", car cette planète leur avait apportée une deuxième vie comme seigneurs à eux, d'anciens bagnards.

Grâce aux connaissances qu'ils apportaient et aux échanges interplanétaires très importants qu'ils établirent, ils amenèrent la planète à un niveau technologique remarquable, lui fournissant l'avance de plusieurs siècles de recherches en quelques décennies, et le peuple de H'Rienala, par ailleurs complètement soumis à l'aristocratie Nobérienne, connut un niveau de vie très élevé.

Mais, au bout de plus d'un siècle de cette douce existance, les H'Rienaliens découvrirent le revers de la médaille de cette ouvertur sur l'univers : les richesses accumulées attirèrent immanquablement les pillards, et ce peuple de marchands et de scientifiques ne s'était jamais vraiment soucié de sa défense. Nos faibles forces militaires furent balayées et la planète failllit sombrer dans le chaos. Mais le faible peuple H'Rienalien fit alors preuve de son courage et tous, hommes et femmes, prirent les armes et, par la guèrilla, réussirent à repousser la plupart des pirates et à établir un semblant d'ordre. Les gouvernants profitèrent alors de ce répit pour mettre en place une véritable armée organisée, et décidèrent de nommer un chef fort à la tête du gouvernement planétaire, un chef qui connaisse la guerre et sache mener nos troupes contre tout envahisseur.
Fils batârd d'un puissant seigneur nobérien et d'une danseuse de cabaret, je n'était alors qu'un soldat, un petit officier de l'ancienne armée régulière, un de seuls survivants du massacre de nos troupes lors des premières invasions pirates, mais j'avais fuit dans les maquis avec le peuple pour continuer la guerre. J'étais le seul militaire de carrière parmis mes compagnons du peuple, et aussi le seul Nobérien (ou plutôt demi-Nobérien) parmis la race H'Rienalienne. (Rappelons à ce stade du récit que la peuplade plutôt primitive découverte par les bagnards Nobériens n'était absolument pas Nobérienne, bien qu'ils soient suffisament proches pour que des unions entre Nobériens et H'Rienaliennes (ou inversement) aient été possibles. De ce fait, les Nobériens représentaient la race des nobles, et les H'Rienaliens indigènes celle du peuple. Désolé pour cette parenthèse de 3 kilomètres, mais je tenais à ce que les choses ne soient pas trop embrouillées.)

Donc, j'étais devenu le chef de plusieurs centaines, puis de plusieurs millier de guerilleros H'Rienaliens et, quand la paix fut à peu près revenue, mon nom avait acquis une certaines notoriété. Les nobles qui cherchaientun chef de guerre avaient entendu mon nom, et, à la grande surprise de beaucoup (moi le premier), je fus bombardé Suprême Commandeur des armées et Grand Alnequkas, un titre archaïque qui signifie "roi".

Depuis, ma planète connut encore des déboires , c'est pourquoi nous décidâmes de nous faire plus effacés, plus dicrets dans les relations interplanétaires. J'ai transformé un peuple de marchands et de scientifiques en un peuple d'espions, de soldats et d'armuriers.

Telles est mon histoire et aussi celle de mon peuple. Quand je reçut une proposition d'adhésion de l'alliance nommée la Brigade Fantôme, je n'hésitait pas une seconde. Mon peuple est des vôtres, et vous pouvez compter sur nous.